Hausse du SMIC

Hausse du SMIC : Une opportunité pour optimiser son salaire en portage salarial ?

Le 1er novembre 2024, le salaire minimum interprofessionnel de croissance (SMIC) sera revalorisé de 2 %, passant ainsi d’un montant de 1 766,92 euros à 1 801,80 euros brut pour 35 heures de travail hebdomadaire.

Définition du SMIC

Le salaire minimum de croissance, également appelé SMICS, est une mesure légale visant à fixer un montant de rémunération minimum basée sur une durée de 35 heures de travail, en dessous de laquelle un salarié ne peut pas être rémunéré. Ce dispositif a par conséquent pour but de protéger les travailleurs français d’un salaire trop bas et leur garantir un niveau de vie décent.

Ainsi cette revalorisation, initialement prévue au 1er janvier, a été avancée de deux mois par le gouvernement afin de soutenir les revenus des ménages face à l’inflation et s’inscrit dans une stratégie politique de revalorisation progressive du pouvoir d’achat des Français.

Les chiffres clés de la revalorisation au 1er novembre 2024s

À compter de cette date, le salaire minimum brut mensuel passera à 1 801,80 €, soit une augmentation de 35,33 € par mois, et atteindra 1 426,30 € en net, soit une hausse de 27,61 €. Le taux horaire quant à lui passera à 11,88 €, pour un net de 9,40 €.

Montant des salaires bruts et nets à partir du 1er novembre 2024

  • SMIC mensuel brut : 1 801,80 euros
  • SMIC mensuel net : 1 426,30 euros
  • SMIC horaire brut : 11,88 euros
  • SMIC horaire net : 9,40 euros

Par ailleurs, le minimum garanti une référence utilisée notamment pour le calcul des frais professionnels, passera de 4,15 € à 4,22 €. Ces chiffres sont plus qu’une simple formalité, ils déterminent les seuils de cotisations, et des charges auxquels les salariés portés seront soumis.

Au-delà de l’aspect symbolique et politique, cette revalorisation présente un enjeu crucial pour les consultants et freelances en portage salarial. En effet, le SMIC joue un rôle central dans le calcul des charges patronales et salariales, impactant ainsi directement la revenue des consultants portés. De plus, l’annonce d’une révision potentielle des réductions de charges, notamment de la réduction Fillon, laisse présager des changements importants à venir.

Alors, comment ces évolutions affecteront-elles les freelances en portage salarial et quelles stratégies peuvent-ils adopter pour optimiser leur salaire ?

SMIC et portage salarial : une relation incontournable

En France, le SMIC est une référence essentielle non seulement pour les salariés en CDI ou CDD, mais aussi pour les salariés portés. Ce modèle hybride, qui permet à un consultant indépendant de bénéficier du statut salarié tout en conservant son autonomie au travail, doit respecter des minima conventionnels liés au SMIC.

Par conséquent, chaque variation du SMICS entrainent un ajustement des niveaux de rémunération minimum imposés par les conventions collectives du portage salarial.

En pratique, les salariés portés déclarent chaque mois leurs revenus via un compte rendu d’activité. Celui-ci retrace les jours travaillés, les frais engagés et les autres paramètres influençant le salaire. En dessous d’un certain seuil, un ajustement s’opère afin de garantir le respect des obligations légales et sociales. La hausse annoncée du SMIC au 1er novembre 2024 constitue donc un point de vigilance important pour ces consultants.

Optimisation des revenus portage salarial

Impact sur les charges patronales et salariales : vers une révision des réductions de charges ?

Pour rappelle les charges patronales et salariales constituent des cotisations sociales payées par l’employeur et employé à des organismes de sécurité sociale afin de garantir au travailleur une couverture sociale. La charge patronale est payée par l’employeur et la charge salarial, par le salarié qui cotise tous les mois.

L’augmentation du SMIC ne se limite pas à un simple ajustement des salaires minimums, elle a des répercussions directes sur le calcul des charges salariales et patronales, notamment pour les entreprises de portage salarial.  Car, en effet les charges patronales ne sont pas à un taux fixe, et varient en fonction des niveaux de salaire, avec des paliers qui évoluent au gré des variations du SMIC. Par conséquent si le SMIC augment comme ça sera le cas, les charges patronales que les entreprises de portages salariales payent augmenteront également.

Exemple : Le passage du SMIC à 1 801,80 € pourrait décaler les seuils de charges actuellement fixés à 1,6 et 2,5 SMIC. Avant cette revalorisation, les paliers de charges se situaient autour de 2 630 € (1,6 SMIC) et 4 110 € brut (2,5 SMIC). Avec la hausse, ces seuils seront ajustés, entraînant des changements dans les taux de cotisations appliqués. Pour les consultants en portage salarial, cela signifie un besoin d’adapter leur stratégie de rémunération afin de rester en deçà des seuils les plus élevés.

En parallèle, le Premier ministre a annoncé une révision de la réduction Fillon, un dispositif visant à alléger les charges des revenues les plus faibles, en pointant son effet de frein, sur l’augmentation des salaires au-dessus du SMIC.

Bien que les détails de cette réforme ne soient pas encore connus, il est fort probable que cette mesure modifie la donne en matière de charges sociales pour les entreprises de portage et leurs consultants. Il va donc falloir attentif aux précisions à venir, notamment lors de la publication du projet de loi de financement de la Sécurité sociale pour 2025.

Optimisation des revenus en portage salarial : Quelles stratégies ?

Pour les consultants portés, la hausse du SMIC et les réformes annoncées soulèvent une question clé : comment adapter sa stratégie de rémunération pour minimiser l’impact des nouvelles charges et rester compétitif sur le marché ?

Une des stratégies les plus efficaces consiste à ajuster son salaire déclaré en tenant compte des paliers de charges. En effet, en optimisant ses déclarations mensuelles, un salarié porté peut s’assurer de rester sous les seuils annuels de cotisations et éviter ainsi une régularisation de charges à la fin de l’année ou lors de la fin de contrat.

Par exemple, une légère variation de salaire brut juste au-dessus ou en dessous des seuils peut engendrer une différence significative en termes de charges patronales, comme illustré précédemment.

Il faut également se rapprocher de sa société de portage salarial pour anticiper les impacts de ces réformes et adapter les déclarations de revenu de manière stratégique. Une réévaluation régulière des TJM (taux journalier moyen) et des coûts associés permettra aux consultants de mieux gérer leur rentabilité tout en respectant les nouvelles réglementations.

Vers une revalorisation des minima de branches : Un levier supplémentaire ?

Au-delà de la hausse du SMIC, le gouvernement a également pointé du doigt l’existence de branches professionnelles dont les minima salariaux restent inférieurs au SMIC. En effet, 25 branches, représentant environ 15 % du total, ne respectent pas encore ces seuils, une situation que le Premier ministre a jugée inacceptable. Des négociations rapides devraient être entreprises pour aligner ces minima sur le SMIC.

Pour les salariés portés, cela pourrait entraîner des réajustements au niveau des conventions collectives et avoir un impact sur les rémunérations minimales en portage salarial.

La vigilance reste donc de mise pour suivre l’évolution de ces négociations et leurs conséquences sur les grilles salariales.

Revalorisation du SMIC à 2%

Effets secondaires : Compétitivité et attractivité des freelances portés

Cette hausse anticipée, combinée aux ajustements possibles des dispositifs de réduction des charges, peut avoir des conséquences indirectes sur la compétitivité des freelances portés. En effet, cette revalorisation entraîne une augmentation des charges pour les entreprises de portage, ce qui peut pousser certaines à revoir leur modèle de tarification ou à répercuter ces hausses sur les consultants portés.

Pour les freelances, cela signifie qu’il faut rester vigilant quant à l’évolution de leur taux journalier moyen (TJM). En augmentant légèrement leurs tarifs, ils pourront compenser l’impact des charges supplémentaires tout en maintenant leur marge de manœuvre. Toutefois, cette stratégie doit être mise en œuvre avec prudence, car un ajustement trop brusque des tarifs peut nuire à l’attractivité de leurs offres et à leur compétitivité sur le marché.

Nous recommandons aux freelances de mener une veille régulière sur l’évolution des tarifs du marché et d’évaluer leur positionnement par rapport à la concurrence. Une collaboration étroite avec leur société de portage salarial peut également les aider à anticiper les ajustements nécessaires et à garantir la rentabilité de leurs missions.

L’anticipation de la hausse du SMIC au 1er novembre 2024 et les réformes annoncées en matière de réduction des charges s’avèrent être des évolutions majeures pour les consultants en portage salarial. Bien qu’elle puisse représenter un défi en termes de gestion des seuils de cotisations, cette revalorisation offre également une opportunité d’optimisation des revenus et de sécurisation des droits sociaux.

En adoptant une approche proactive, les freelances portés pourront ainsi renforcer leur compétitivité tout en maîtrisant leurs charges.

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